L’ouvrage aborde tant les contextes migratoires internes à la Turquie que les migrations vers ce pays toujours lui-même pourvoyeur de flux importants de populations. La population turque en immigration est ainsi en croissance tant par son apport naturel que par l’importation de personnes à travers, notamment, les pratiques de mariage. Cette croissance en dépit des difficultés de s’établir en Europe et en Amérique du Nord est également soutenue par les déplacements liés aux études supérieures, à l’asile politique, etc. Comment s’étonner de ces constats lorsque l’on considère le formidable potentiel démographique de la Turquie ? Face à cet élan, les observateurs n’hésitent pas à parler d’un « système circulatoire turc » qui intègre les mouvements complexes de personnes, de capitaux, de services et d’informations divers à travers notamment l’Union européenne et sa « banlieue » orientale. Le paradoxe des immigrations provenant de Turquie demeure ainsi dans leur dynamisme communautaire et la force de leurs adaptations économiques, en dépit d’une intégration socioculturelle qui reste problématique aux yeux des pays d’accueil. S’il est impossible d’aborder ces questions sans référence aux migrations ouvrières des années 60-70, il est peu fécond d’envisager les nouvelles émigrations turques sans s’interroger sur les racines communes et les interactions entre ces faits et les migrations internes à la Turquie ou encore les immigrations vers ce pays devenu un véritable pays d’installation ou de transit pour des millions d’humains. La diversité des contributeurs, chercheurs ou intervenants, jeunes ou confirmés, de Turquie ou non, de disciplines très diverses est une des richesses de cet ouvrage qui a pour ambition d’alimenter les réflexions de décideurs, acteurs, chercheurs, observateurs et étudiants collaborant avec les diasporas originaires de Turquie.