Voir l’École non pas comme une entité, mais comme un espace social où interagissent des individus socialement situés – personnels et élèves – porteurs de représentations variées qui infléchissent leurs façons de faire : c’est le parti-pris adopté dans ce livre.  Spécifiquement, on s’intéresse aux façons de faire des personnels scolaires vis-à-vis d’individus – élèves, parents, collègues aussi parfois – auxquels est assignée une différence ethnoreligieuse, ou encore à leurs façons d’enseigner des objets d’apprentissage qui impliquent de traiter, implicitement ou directement, de la différence ethnoreligieuse. C’est le cas de principes enseignés en éducation civique tels que la neutralité, la laïcité, ou d’autres questions « sensibles ». Ces chapitres concernent la vie scolaire, le collectif enseignant, la didactique, la pédagogie, ainsi que le paradigme étatsunien de la « théorie critique de la race ». Autant dire, beaucoup de ce qui constitue concrètement l’École avec un grand É.